POURQUOI L'AEPGA ?

Mon parcours depuis ces 10 dernières années m'a amenée à comprendre qu'il était urgent de réconcilier économique et social qui, loin d'être antinomiques, sont en réalité complémentaires dés lors que l'on n'occulte pas l'aspect humain... Voici comment :

Je suis écrivain public depuis 2001 avec une spécialité méconnue : la gestion administrative, je l'ai déjà expliqué dans un précédent billet.

Depuis que j’exerce cette activité, j'ai connu, comme tout entrepreneur, une phase de démarrage (assez courte, car le concept a de suite bien fonctionné grâce au bouche à oreille entre artisans) puis le rythme de croisière s'est installé et une réflexion sur ma conception de mon métier s'est rapidement imposée : pourquoi garder égoïstement cette méthode de travail pour moi seule ? Pourquoi me limiter à ma propre capacité de travail alors que de nombreuses TPE coulent petit à petit faute d'assistance dans leur administratif et que parallèlement des assistantes de direction, qui ont mon profil et mon potentiel d'adaptation, se retrouvent au chômage à la quarantaine, assurée de ne pas retrouver de poste leur correspondant parce que trop qualifiées, et donc trop chères ?

Parallèlement, la crise économique a rejeté depuis 2008 nombre de personnes ayant des compétences techniques avérées dans tous les domaines dont certains auraient le désir de s’installer à leur compte mais sont exclus de tous les dispositifs faute de savoir conceptualiser leur projet.

Et les dispositifs existants ont une vraie lacune car rien n’est dédié à l’administratif pur, à la compétence pour rédiger des courriers simples mais pertinents… C’est pourquoi j’ai conçu des modules de formation sur ces problématiques mais encore faut-il que les bénéficiaires potentiels puissent en profiter… qui paye ?

Fin 2008, j'ai donc décidé de créer cette association afin de solliciter l'appui des pouvoirs publics et du mécénat d’entreprise car j'ai (enfin!) compris qu'il était sans doute présomptueux de ma part de penser parvenir seule à créer un réseau constituant un maillage national pour que toute TPE ait son écrivain public, comme elle a son expert-comptable, ajoutant ainsi une chance supplémentaire à la pérennisation de l'activité créée.

Nous sommes ici au cœur d'un concept d’économie solidaire de lutte contre le chômage et l'exclusion puisque la dizaine de TPE que j'assiste actuellement ne survivent que parce qu'elles sont pilotées par mes soins : si je baisse les bras, ces artisans déposeront le bilan et cela fera encore une dizaine de prétendants de plus aux minima sociaux. Et ces assistantes de direction que j'évoquais plus haut, qu'auront-elle lorsque leurs droits seront épuisés ? alors qu'elles ont des compétences réelles...

Dans différents contextes, j'ai vu des gens se creuser la tête pour trouver un moyen de faire gagner leur vie à ceux qui sont éloignés de l’emploi : louable et complexe réflexion ! Mais là, nous sommes en présence de personnes qui voudraient travailler à leur compte, pourraient générer de l'activité économique et contribuer à sortir une autre personne de la précarité : celle qui gérera leur administratif…

Les problèmes que je rencontre sont liés à la difficulté de développer seule un concept d’envergure mais peu visible. Je n’entre pas « dans les cases » !  Et l'économie solidaire, alors ? Pourquoi m'en refuser l'accès ? Contrairement à ce que l'on m'a déjà opposé, je ne vois pas pourquoi ce vocable serait limité à l'embauche de personnes dites "éloignées de l'emploi" : la finalité étant toujours de permettre à des gens de vivre à nouveau de leur travail, qu'ils l'aient présent ou non à l'esprit à l'instant T importe peu ! Et ne serait-ce pas aussi un bon moyen de river le clou aux détracteurs de l'assistanat pointant du doigt la passivité de certains bénéficiaires (à tort ou a raison, là n'est pas le propos) ?

Alors que faire concrètement ? En parler, encore et toujours… faire circuler l’information, pratiquer un « réseautage » intensif jusqu’à trouver les bons interlocuteurs, ceux qui auront compris le concept et seront en mesure de m’apporter les financements nécessaires au fonctionnement du système...